La Horde Noire Webzine metal extrême depuis 2002

Inexistence

Ambient, France

20/06/2023

Beaucoup de choses se sont passées depuis notre précédente interview d'Inexistence il y a un peu plus de deux ans. A l'occasion de la sortie  de Magna Græcia, sa nouvelle offrande (en attenant la prochaine !), Psycho fait le point avec nous sur son jardin (plus si) secret, qui a grandi et progressé.

 

1. Tu nous avais accordé une interview en 2021. Depuis, les albums se sont multipliés et Inexistence a gagné une certaine ampleur. Peux-tu revenir sur ces deux dernières années ?
Yes, si mes souvenirs sont exacts c'était à l'occasion de la sortie du deuxième album "A Journey Through Ancient Times". En effet, depuis, il s'est passé beaucoup de choses. 4 autres albums ainsi qu'un EP sont sortis durant ces deux dernières années où j'ai pu explorer divers horizons. Allant du Dungeon Synth à la Dark Synthwave en passant par la Darkwave... Autant dire que je me suis bien fait plaisir.

 

2. Toujours guitariste au sein de Suicidal Madness, Inexistence semble toutefois avoir pris beaucoup de place dans ta vie. Est-ce exagérer de le percevoir désormais comme ton principal projet ?
Disons que c'est le projet où je suis le plus productif car étant libre de toutes contraintes, je peux aller à mon rythme. Je ne peux rester inactif musicalement parlant, et au moment où je te parle le prochain album de Suicidal Madness est déjà composé, reste aux autres membres d'apporter leurs parties sur les morceaux. C'est ce qui prend toujours du temps, car chacun fait selon ses disponibilités, mais je l'ai composé depuis déjà plusieurs mois... 
Avec Inexistence, tout va plus vite, car je ne dépends de personne d'autres, en dehors des guest qui interviennent.

 

3. Tu navigues dans un genre pluriel qui maraude en marge du black metal. Comment es-tu perçu au sein de cette chapelle dungeon synth ? A l’étranger notamment ?
Les retours sont assez positifs que ce soit en France ou bien à l'étranger. Je vends pas mal d'exemplaires que ce soit en cassette, T-shirt ou CD un peu partout dans le monde : États-Unis, Royaume-Uni, Europe... Mes albums sont également régulièrement partagés sur les réseaux ou sur certaines chaînes YouTube assez prisées du genre comme par exemple : Dungeon Synth Treasures, ... J'ai également beaucoup de soutien de la part de France, Black, Death, Grind, et ce, bien que la musique que je propose ne soit absolument pas Metal. Ce qui est plutôt positif et gratifiant !

 

4. Peux-tu nous conseiller des artistes français actuels oeuvrant dans ce genre (à part Inexistence bien sûr) ?
En dernières belles surprises du genre il y a eu : Skhemty avec son album "Sunrise on the Old Kingdom" sorti en 2022 que j'ai beaucoup apprécié et que je recommande fortement. Il s'agit en fait du projet de John Lordswood qui est connu pour être le boss du label français Ancient King Records. Je recommande également Udazken, le projet  DS d'Erroiak ainsi que les dernières sorties d'Arsule.

 

 

5. Tu composes et enregistres très vite. On a l’impression qu’à peine un album terminé, un autre est déjà en préparation. Est-ce le cas ? Peut-on dire que chaque album se nourrit du précédent ?
Totalement ! J'ai toujours plein d'idées qui me viennent en tête et je n'attends jamais bien longtemps pour les mettre en musique. Certaines fois oui, il peut y avoir une sorte de continuité comme ce fut le cas avec "Danse macabre" et "Le Jugement dernier" ou bien encore avec "In The Mysterious Forest" et "The Shimmering Opal". Entre temps, j'aime également faire des pauses afin d'expérimenter d'autres voies, d'autres styles...

 

6. Depuis In the mysterious forest, tu as noué une collaboration avec la chanteuse Erika Asphodel. Peux-tu nous la présenter ?
Erika Asphodel est surtout connue pour être la vocaliste du groupe Mortis Mutilati ainsi qu'une illustratrice très talentueuse. La première participation avec Inexistence fut sur le morceau "Ode to Selene" présent sur l'album "In The Mysterious Forest". Je l'ai ensuite ré invité sur "Fantasmagoria" et "The Shimmering Opal" ou elle a commencée à avoir une place de plus en plus importante. Notamment en participant à plusieurs morceaux et en écrivant également ses propres textes sur "On the Hights on Despair", "Epitaph" et "In the Garden of Serenity" présents sur "The Shimmering Opal". Elle n'a pas participé à l'album "Magna Græcia ", car ce fut une volonté de ma part de ne faire intervenir aucun guest sur cet album, mais elle est d'ores et déjà prévue sur le prochain. 

 

7. Inexistence possède un style assez varié, oscillant entre dungeon synth, ambient, dark synth voire même néoclassique. Mais on a l'impression que tu n'es inféodé à aucun style en particulier et qu'une grande liberté te guide au gré de ton inspiration du moment. Es-tu d'accord ?
Effectivement avec Inexistence je m'autorise absolument tout, ce qui explique cette diversité entre les différentes sorties et parfois même au sein d'un seul album. Tu le précises d'ailleurs très bien, tout se fait selon l'inspiration du moment. Je fonctionne toujours comme ça et je continuerai à faire ainsi. Je n'ai absolument pas peur de prendre des risques et de sortir des sentiers battus.

 

8. Malgré tout, il semble que depuis In the mysterious forest, tu as fixé ton identité, à la fois musicale bien entendu mais aussi visuel grâce au travail de Macchabée Artworks. Un peu comme si tu érigeais tout doucement un univers qui t’est propre et qui se décline d’album en album. Qu’en penses-tu ?
Oui, je suis assez d'accord, grâce au talent de Matthias, une réelle identité se dessine d'albums en albums, il comprend parfaitement où je veux aller et donne pleinement vie à mes idées tout en apportant les siennes et une certaine alchimie se crée entre nous deux. D'ailleurs, actuellement, il est déjà en train de travailler sur la pochette du prochain album...

 

 

9. Ton actualité, c’est déjà un nouveau disque, Magna Graecia. Son concept est différent de ce que tu as imaginé jusqu’à présent. Peux-tu nous le présenter ?
"Magna Græcia" est un album complètement à part dans la discographie d'Inexistence. Ayant des sonorités que je n'avais encore pas eues l'occasion d'explorer jusqu'ici dû au fait d'avoir eu recours pour la première fois à des instruments comme de la lyre, du bouzouki, de la mandoline ou bien encore de la harpe. J'ai beaucoup aimé m'aventurer et me perdre dans ces sonorités qui font remonter le temps. J'aime beaucoup voyager en écoutant de la musique et si ma musique peut permettre à ses auditeurs de voyager également alors c'est que quelque part ma mission est accomplie.

 

10. Pourquoi ce sujet sur la Grande Grèce ? T’intéresse-t-il particulièrement ? 
Cela fait partie de mon histoire, de celle de mes ancêtres. Ce que l'on désigne comme étant la Grande Grèce et la colonisation des cotes méridionales de l'Italie par les Grecs durant l'antiquité. 
Le sud de l'Italie et la Sicile, de par leur proximité et leurs richesses agricoles, furent d'importants sites d'exploitation. De nombreux vestiges de cette époque sont encore présents aujourd'hui dans ces régions d'où ma famille est originaire. Je rends avec cet album en quelque sorte hommage à mes origines. 

 

11. Es-tu féru d’histoire ? Quelles autres périodes pourraient t’inspirer ?
L'histoire de manière générale me passionne beaucoup. Surtout l'Antiquité et le Moyen Âge. En termes d'inspiration, il y a largement de quoi faire avec ces deux périodes. J'avoue que j'ai également une attirance pour l'époque Baroque.
En-dehors de l'histoire, je suis également très passionné par la mythologie et l'astrologie.

 

12. Il semble te tenir particulièrement à coeur. Pour quelles raisons ? Parce que tu y fais montre d’une ambition plus grande ?
J'aime explorer des choses et des univers différents. Sortir de temps en temps de sa zone de confort ne fait pas de mal et aide à s'améliorer, se perfectionner en tant que musicien . J'aime également mettre des images en musique et cette période de l'histoire  est très popice pour...

 

13. Quelle pourrait être la prochaine étape pour Inexistence ?
La prochaine étape est déjà en cours, il s'agit d'un nouvel album qui sera un album aux sonorités très futuriste où je pousse vraiment les expérimentations électroniques comme jamais auparavant.        

 

14. Existe-t-il d’autres genres que tu aimerais explorer, avec Inexistence ou par le biais d’autres projets ?
Il peut y avoir des surprises du au fait que comme je l'ai dit plus haut, je m'autorise absolument tout avec Inexistence, mais sinon en dehors de ce projet, j'avoue qu'il y a un bien un autre projet qui me tiendrait à cœur, totalement aux antipodes de tout ce que j'ai déjà pu faire. J'aime beaucoup le vieux RAP américain des années 90, notamment ce qui se faisait sur la côte ouest, les sonorités me parlent beaucoup. J'ai d'ailleurs quelques compos dans le genre sous le coude, reste à trouver quelqu'un d'assez talentueux qui serait partant de rapper dessus. Qui sait peut-être qu'un jour cela se fera et que ces compos sortiront de l'ombre, mais pour le moment, ce n'est pas d'actualité...

 

15. Une dernière question : pourquoi ce nom, Inexistence ?
Il n'y a pas vraiment de signification précise derrière ce nom. Il se trouve juste qu'au moment où je commençais à penser donner vie à ce projet, je jouais beaucoup à un jeu de type RPG qui se nomme ainsi. Un jeu d'arcade qui rend hommage aux classiques 16 bits de l'époque avec lesquels j'ai grandi tout comme je rends hommage avec ma musique aux univers qui m'ont bercé...


 

Childeric Thor