Inexistence

Avec Inexistence, le guitariste de Suicidal Madness explore la voie brumeuse et minimaliste de l'ambient aux confins de l'electro et du dungeon synth. Après Danse Macabre, son premier véritable album sous cette bannière  nocturne, Psycho délivre avec A Journey Through Ancient Times, une plongée nostalgique et époque dans des temps reculés. A cette occasion, la Horde Noire a rencontré le musicien. 

01) Depuis 2019, tu n'as pas chômé avec Inexistence, signant de nombreuses offrandes, digitales ou physiques. Quand tu t'es lancé dans cette aventure, pensais-tu te montrer aussi actif ?

Salut Greg, franchement pas du tout... En fait je n'imaginais rien de bien précis pour le futur à ce moment-là. Tout s'est fait au fur et à mesure, rien ne fut vraiment planifié sur le coup. Mais très vite le besoin de composer encore et encore est devenu addictif et je conçois mal pouvoir faire sans un jour.

2) A leur écoute, on a le sentiment que tu composes ces pièces très facilement. Est-ce le cas ?

Cela dépend des morceaux en fait. Certains peuvent être très rapides et faciles à composer tandis que d'autres demandent beaucoup plus de temps, ça peut varier de plusieurs heures à carrément plusieurs jours. Tout se fait au feeling et à l'improvisation. J'aime travailler ainsi, me laisser guider au gré de l'inspiration. Je compose rarement de façon calculée et réfléchie.

3) Es-tu surpris du bon accueil rencontré par ce projet ?

Totalement oui ! Surtout pour l'album Danse macabre car il contient énormément d'influences diverses et j'imagine que ce mélange de genres peut sûrement en rebuter plus d'un. Agréablement surpris donc qu'il ait su trouver quelques adeptes... C'est toujours très encourageant et c'est ce qui me donne envie de continuer.

4) Tu as commencé par te faire la main avec plusieurs EPs : Désolation, Catacomb ou Mélancolie d'automne. Ceux-ci ne sont plus disponibles sur ton Bandcamp, pour quelle raison ?

En effet, ils furent pendant un moment en téléchargement libre, jusqu'à que je prenne la décision de les retirer. Certains titres restent cependant toutefois disponibles sur Youtube ou bien encore sur la page Facebook du projet.

5) N'étais-tu pas satisfait de ces ébauches ? Et considères-tu finalement Danse macabre comme ton premier travail sérieux sinon mature, dans ce genre ?

Oui pour moi, il est clair que c'est à partir de Danse macabre que les choses sérieuses ont pour ainsi dire commencé. Tout ce qui a pu sortir avant était comme tu le dit de simples ébauches pour me faire la main.

6) Ce qui est intéressant avec Inexistence est que tu explores de multiples sentiers, dark ambient, electro, dark ou synth wave, dungeon synth. Quand penses-tu ?

Ce sont en effet les différents styles que l'on peut retrouver. Des styles que j'aime beaucoup écouter en dehors du Metal parmi tant d'autres...

7) Est-ce réfléchi ou bien réponds-tu à l'inspiration ou à l'humeur du moment ?

Ça vient absolument tout seul, je ne cherche pas à sonner de telle ou telle façon, ces sonorités s'imposent d'elles-mêmes sur le moment, et quand par exemple je ressens qu'un morceau sera mieux avec des touches electro, je l'habille alors de la sorte, de même quand je ressens que ça part plus vers le dark ambient ou le Dungeon synth, mes influences ressortent alors et je me laisse totalement transporter par elles.

8) Tu es déjà de retour avec A Journey Through Ancient Times. Tu ne le présentes pas comme le véritable successeur de Danse macabre, davantage comme un hommage au pur dungeon synth. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

C'est exactement ça. Ces morceaux résonnent comme si ils étaient tous droits sortis d'un autre temps, d'où le nom A Journey through Ancient Times. Certains rappellent le début de ce style apparu alors dans les 90's et imaginé par certains membres de la scène Black Metal scandinave. D'autres morceaux puisent leur inspirations dans de vieux jeux de rôles des 80's ou de vieux films occultes des 70's. Je suis convaincu que les acteurs originels de cette scène ont à un moment ou à un autre été influencés par ces mêmes sources d'inspiration. J'avais envie à mon tour de rendre hommage à cet univers. Par exemple la piste "A Journey through Ancient Times" est un hommage à Summoning, ou bien encore la première piste "The True Essence of Darkness" qui semble tout droit sortir d'un vieux film de la Hammer.

9) Quels artistes et albums t'ont marqué dans ce genre ?

Je dirais :

BurzumDauði Baldrs et Hliðskjálf

SummoningMinas Morgul et Dol Guldur

WongravenFjelltronen

MortiisFødt til å herske, Keiser av en dimensjon ukjent et Crypt of the Wizard

Et je pourrais également citer des projets comme Depressive Silence, Old Sorcery, Thangorodrim, ou bien encore Old Tower, ...

10) Particulièrement réussi, le résultat se veut nostalgique et épique, encore une fois assez différent de tes précédents travaux. On en décèle cependant quelques réminiscences au travers de quelques pistes plus hypnotiques. Es-tu d'accord ?

Merci à toi. Oui différent car sûrement plus orienté Dungeon Synth qu'auparavant mais on pouvait déjà retrouver des sonorités de ce genre sur les démos, voire même sur Danse macabre. Nostalgique et épique correspond assez bien au ressenti que j'ai également vis-à-vis de ces morceaux avec toujours cette touche très sombre et mélancolique qui revient de façon obsessionnelle depuis toujours.

11) De même selon ton habitude, une reprise s'y est glissée, celle du 'Crimson Towers' de Dissection qui, à la base, n'a rien à avoir le black metal. Comment choisi-tu ces reprises ? Est-ce difficile de les couler dans ce style ambient/dungeon synth ?

Je ne sais pas comment l'expliquer mais je ressens quand telle ou telle reprise va coller avec le ton général d'un album. Par exemple "A forest" de The Cure et la reprise du thème d'Halloween trouvaient clairement leur place sur Danse macabre. L'ensemble formait un tout cohérent et pour "Crimson Towers" c'est pareil, l'ambiance du morceau se prêtait parfaitement au Dungeon Synth. Quand je fais ces reprises j'essaie toujours de les réadapter à ma sauce tout en essayant de ne pas trop les dénaturer.

12) L'album sort en CD mais aussi en cassette via Forgotten Castle Records. Je l'aurais bien imaginé édité par Gondolin Records, label essentiel dans le genre. Le connais-tu ? Dans l'affirmative, as-tu essayé de le contacter ? 

Oui bien sûr, d'ailleurs c'est marrant que tu m'en parles car je les avais contactés mais ça n'as jamais donné suite.

13) Le successeur de Danse Macabre est-il déjà en préparation ? Creusera-t-il le même sillon ou bien exploreras-tu d'autres voies ?

Yes, il est en préparation depuis quelques semaines et il sera clairement dans la continuité de Danse Macabre mais pour le moment je n'en dirais pas plus, il faudra encore patienter un peu.  J'espère pouvoir le sortir d'ici cet automne si tout se passe bien...

14) Musicien éclectique, as-tu d'autres projets en dehors de Suicidal Madness et Inexistence ?

Justement oui, actuellement je suis en train de monter un nouveau projet avec Alrinack. Je ne peux pas trop en parler pour le moment mais tout ce que je peux dire c'est que ce projet sera très orienté Dark Folk tout en ayant des touches de Dungeon Synth. Un peu comme si lui et moi mélangions nos projets solos respectifs. Le résultat donne quelque chose d'assez particulier.

15) Pour terminer, peux-tu nous en dire plus sur ton parcours de musicien ?

Mes premiers pas en tant que musicien furent au moment de l'adolescence, j'avais reçu une basse et un ampli et je commençais à faire mes premiers pas comme ça mais je fus très vite plus attiré vers la guitare. En plus de ça il y avait chez mes parents un vieil orgue électronique qu'on avait reçu d'une tante avec plein de boutons et de pédales et je m'amusais dessus de temps à autre. Je me mis ensuite à la guitare mais sans vraiment que ce soit sérieux. Jusqu'au milieu des années 2000 où là l'envie d'apprendre plus sérieusement m'est venue, l'envie de monter un groupe y a pour beaucoup contribué. Après un premier essai Punk avec un pote, j'ai très vite créé Suicidal Madness début 2010 puis Total Reject peu de temps après et c'est vers 2015 / 2016 que je me suis procuré un synthé, un bon vieux Yamaha qui appartenait auparavant à un de mes frangins et c'est surtout ma fille qui s'amusa avec pendant un moment et au cours de l'année 2018 j'ai eu le déclic, je sentais que c'était le moment de m'y mettre enfin et c'est comme ça qu' Inexistence est né quelque temps après.

16) Je te laisse le mot de la fin...

Encore un grand merci à toi pour ce moyen d'expression, ce fut un plaisir de répondre à tes questions et je tiens également à remercier tous ceux qui soutiennent ce projet de quelque façon que ce soit.

Childeric Thor