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Inexistence : The Enchanted Waterfall

Auto production, 2024

Fantasy Ambient, France

Album CD

Fidèle sa bonne habitude, Inexistence est déjà de retour quelques mois à peine après Messe des morts. Si ce dernier vibrait d’une force sombre dans un registre néoclassique funéraire, The Enchanted Waterfall paraît au contraire vouloir renouer avec une veine plus féérique sinon lumineuse. Le visuel imaginé par Macchabé Artworks, aussi inspiré qu’aisément reconnaissable, participe de cette passerelle tendue vers certaines des offrandes précédentes, à commencer par In The Mysterious Forest (2022).

Pour autant, Psycho, le maître des lieux (mais est-il encore besoin de le rappeler), fidèle là encore à une autre de ses (bonnes) habitudes, ne se répète pas, continuant de travailler son art, d’explorer toutes les ramifications d’une musique électronique baguenaudant entre ambient et dungeon synth. The Enchanted Waterfall raconte une histoire, une histoire d’amour, un amour fou qui triomphe par delà la mort. Plutôt que de la résumer, nous préférons vous laisser la découvrir au gré de cet album dont les neuf pièces forment autant de petits chapitres.

Certes moins funèbre que Messe des morts, l’oeuvre n’en égrène pas moins une triste poésie. Les claviers, aux sonorités médiévales (‘Mage Of The Forgotten Woods’) ou plus forestières (‘Over The Hills Of Ydgrur’) sont au diapason de cette mélancolie aussi ancestrale que nostalgique. Musicalement, le fantôme du Burzum carcéral surgit au détour d’une complainte (‘The Sad King’) tandis que le chant de la prêtresse Erika Asphodel voile les chansons qu’elle vient hanter (Ancient Spirits Still Haunts These Magical Places’ ou ‘Endless Tears’) d’un suaire éthéré qui n’est pas sans évoquer les errances oniriques de Dark Sanctuary ou d’Artesia.

The Enchanted Waterfall est un bijou d’émotion et d’atmosphère qui, bien qu’empreint d’une certaine tristesse, distille la magie des contes de jadis. Ce faisant, il s’adresse à notre âme d’enfant et ne peut donc nous laisser indifférent en cela qu’il réveille en chacun de nous des images, des souvenirs que l’on croyait enfouis… 

Childeric Thor - 8/10