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Inexistence : Metamorphosis

Auto production, 2023

Darkwave / Dark Synth, France

Album CD

Pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents, rappelons encore une fois que Inexistence est le jardin (plus si) secret de Psycho, guitariste de Suicidal Madness, groupe de black metal bien connu des amateurs. Il y laboure une bande-son électronique qui oscille entre ambient, synthawe et dungeon synth, souvent sombre, toujours belle et tripante. Comme le principal intéressé l’avoue lui-même, il s’autorise absolument tout au sein de ce projet dont la qualité et la large palette sonore ne cessent de nous surprendre agréablement.

Pour autant, étions-nous préparés à ce Metamorphosis qui porte bien son titre ? Jusqu’à présent, les offrandes d’Inexistence étaient différentes les unes des autres mais leur diversité demeurait malgré tout circonscrite à une identité commune. Le successeur de Magna Graecia entame quant à lui un changement radical de style mais qu’il faut toutefois nuancer. Certes, le dungeon Synth de mise sur les derniers albums a été jeté aux oubliettes, remplacé par des sonorités plus modernes (‘Metamorphosis’), parfois même aux confins du cyberpunk ou de l’EBM (‘Sarcophagus’) !

Cependant, ce nouvel effort a toute sa place au sein de la discographie d’Inexistence dont il faut rappeler que les premiers pas sonnaient par moment plus electro que les opus qui les ont suivis tels que Danse macabre ou A Journey Through Ancient Times. Par ailleurs, outre le visuel, comme toujours très réussi de Macchabée Artworks, la présence de la fidèle chanteuse Erika Asphodel le temps de deux morceaux, maintient un lien avec les disques les plus récents. Superbement romantique, ‘Sadness Of The Moon’,  tranche même carrément avec le reste du menu dont il stoppe un temps le puissant pouls robotique, manière de respiration éthérée et salvatrice au milieu de cet édifice qui gronde d’une force noire. Enfin, même enrobé d’un vernis plus dark, la synthwave qui palpite d’un ‘Nemesis’ n’est pas si éloignée que cela de certains de Danse macabre notamment.

Dans tous les cas, l’inspiration insolente de Psycho et la qualité dont il est coutumier, bétonnent ce Metamorphosis étonnant à bien des égards mais cohérent dans un univers dont la diversité et la liberté l’irriguent depuis toujours. Que nous réserve Inexistence pour la suite ? Nous ne sommes certainement pas au bout de nos (bonnes) surprises...

Childeric Thor - 8/10