Huard Productions, 2023
Neoclassical Dungeon Synth, France
Album Tape
C'est quasiment depuis ses débuts en 2019 que nous suivons Inexistence, le side-project ambient/dungeon synth du guitariste de Suicidal Madness, Psycho. Nous l'avons vu grandir, se bonifier, se charpenter. Evoluer aussi au gré des offrandes qui se succèdent à un rythme soutenu. Corollaire de cette productivité frénétique qui ne déçoit jamais, les mots finissent par manquer lorsqu'il faut aborder un nouvel album de cette précieuse entité, au point de se répéter.
Que dire ainsi au sujet de The Shimmering Opal que nous n'avons pas déjà évoqué les fois précédentes ? Qu'Inexistence nous émerveille ? Déjà dit. Qu'il continue de travailler son art sans jamais tomber dans la redite ? Déjà dit également. Que Psycho se montre de plus en plus ambitieux au fil du temps ? Aussi. Qu'il a raison de convoquer un chant féminin comme il le fait depuis In The Mysterious Forest ? Cà déjà été écrit. Alors que rajouter de plus ? Par exemple que cet opus s'aventure sur une sente inédite, plus néo-classique, sous l'influence notamment de la voix vespérale et fantomatique de la fidèle Erika, témoin le très beau 'On The Heights Of Despair'. Deux autres complaintes l'accueillent, le bien nommé 'Epitah' puis 'In The Garden Of Serenity', pour un résultat tout aussi charmant dans sa funèbre poésie. D'ailleurs et quand bien même ses devanciers ne brillaient pas leur gaité, The Shimmering Opal insiste plus que jamais sur les atours les plus crépusculaires de son auteur, comme l'illustre ce 'Requiem' sombrement baroque. Les plus tristes aussi, à l'image de 'Closure Of A Mournful Dream' qui exsude une désolation toute burzumienne (Daudi Baldr n'est pas loin).
Mais il y a un point sur lequel il convient d'insister et qui n'a pas encore été abordé précédemment. Peu à peu, Inexistence façonne un univers qui n'appartient qu'à lui, tant sonore que visuel. Un univers fantasmagorique auquel participent bien évidemment les visuels de Macchabée Artworks, pierre devenu indispensable à l'édifice. Un univers qui se décline, se poursuit d'un album à l'autre, qui s'enrichit à partir d'un détail. Le chemin que traverse In the Mysterious Forest conduit ainsi au domaine souterrain que visite The Shimmering Opal. Psycho se mut peu à peu aussi bien en narrateur qu'en architecte d'un monde puissamment évocateur.
Cette offrande n'est pas seulement aussi réussie que ses aînées, elle offre à nouveau un visage différent d'Inexistence, plus néo-classique et baroque, tout en peaufinant l'univers dont les jalons ont été posés par les créations précédentes. Superbe et fascinant comme toujours.