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Inexistence

Ambient, France

16/06/2025

La sortie de "The Legend Of Ialantha' nous offre l'occasion d'échanger à nouveau avec Psycho dont le projet Inexistence connait une belle ascension. 

 

1) Nous nous sommes entretenus il y a deux ans. Depuis, tu n’as pas chômé. Quel regard portes-tu sur ces deux dernières années ?

Salut Greg, en effet déjà deux ans. C'est fou comme le temps passe vite. Il est clair que ces deux dernières années ont été chargées. Je n'ai pas eu le temps de trop m'ennuyer. J'ai eu l'occasion d'expérimenter pas mal de choses. Il y a eu des moments heureux et des moments difficiles, mais chaque expérience m'a permis de grandir et de m'améliorer progressivement.

 

2) De tous les albums que tu as gravés depuis 2021, y-en-a-t-il un pour lequel tu as une affection particulière ? Peut-être Magna Græcia ?

C'est difficile à dire. Chaque album a une signification toute particulière pour moi. Il est vrai que « Magna Græcia » a quelque chose de spécial que les autres n'ont pas. Une connexion plus personnelle de par mes origines méditerranéennes auxquelles j'ai tenu à rendre hommage et qui m'a clairement inspiré pour cette sortie. Une chose est sûre. À ce moment-là, j'ai ressenti que c'était vraiment important pour moi de le faire.

 

3) Au départ, projet très personnel sinon intime et sans prétention, Inexistence s'est peu à peu imposé au sein de la scène ambient. En es-tu surpris ?

Je t'avoue que je suis très content et à la fois agréablement surpris que ce petit projet ait su trouver écho chez d'autres personnes. J'ai toujours fait les choses à ma façon, dans mon coin, sans trop regarder ce qui se faisait ailleurs, en construisant mon petit monde à part, toujours avec la même passion et sincérité. 

 

4) Si Inexistence a toujours su se diversifier, de l'ambient à la synthwave, des musiques électroniques aux B.O. en passant par la darkwave, on devine toutefois une évolution de plus en plus nette vers une sorte de dungeon synth féérique… Es-tu d’accord ?

Oui c'est clairement le cas, Au fur et à mesure des sorties, j'ai clairement ressenti le désir de développer un univers concret avec ce projet. Avec le temps j'ai réalisé que le Dungeon Synth était le style que je prenais le plus de plaisir à jouer. L'évolution s'est donc faite très naturellement.

 

5) Cependant, Messe des morts est un peu part au milieu de tes derniers albums. Dans quel état d’esprit étais-tu à ce moment là ?

Il m'est très difficile de revenir sur cette période. Tout ce que je peux dire c'est que j'étais au plus mal et que j'ai dû faire face à mes propres démons...

 

 

6) Non seulement musicien complet, tu imagines aussi des récits fantastiques servant de trame à tes albums. Peux-on voir en toi un conteur d’histoires ?

Comme évoqué plus haut, j'ai entamé la création d'un univers propre autour d'un royaume imaginaire nommé Ydgrur et que je développe depuis en parallèle avec l'aide de Mathias de Macchabée Artworks. Ces récits, en plus de la musique et des illustrations, sont très importants pour donner pleinement vie à ce vaste monde féerique, donnant naissance à différents personnages et à des paysages enchanteurs, ainsi qu'à des créatures fantastiques peuplant au fur et à mesure ce fameux royaume où des quêtes épiques s'y déroulent. Je trouve que ça rend le tout plus captivant. En tout cas c'est vraiment plaisant à réaliser. 

 

7) Quels sont d’ailleurs tes écrivains préférés dans le domaine de l’heroic fantasy ?

Immédiatement je pense à J.R.R. Tolkien qui est clairement le maître incontesté du genre. Après, je dois t'avouer que mes écrivains préférés sont plus issus du genre fantastique. Néanmoins, j'ai grandi dans les années 80, où l'Heroic Fantasy était omniprésente. Par exemple, j'ai été un grand adepte de la collection "Un livre dont vous êtes le héros". 

 

8) The Legend Of Ialantha est, de part son héroïne, dominé par les voix féminines. On aurait pu s'attendre à ce que Erika Asphodel y participe mais ce n’est étonnement pas le cas. Est-ce toi qui as tout enregistré ?

Effectivement, Erika n'a pas participé sur cet album. J'ai donc entièrement tout joué. Ce qui m'a permis d'élargir mes horizons créatifs en m'offrant une flexibilité supplémentaire. Pour ce faire j'ai eu recours à divers VST avec lesquels j'ai pu obtenir un résultat très réaliste. D'ailleurs, ce n'était pas la première fois que je faisais usage de ce genre de procédé. Mais que les fans d'Erika se rassurent, elle sera de retour sur le prochain album. Elle est d'ailleurs actuellement en train de travailler dessus.

 

 

9) Néanmoins, on note la participation de Règne sur un titre. Comment est née cette collaboration ?

En effet, Règne participe sur le morceau « The Gemstone of Light ». Cela faisait un petit moment que Thibault et moi envisagions une collaboration ensemble. Cependant, nous étions tous les deux très occupés avec d'autres projets. Au final, nous avons réussi à trouver le temps pour cette aventure et la fusion de nos univers musicaux s'est vraiment mariée à la perfection. 

 

10) Pourrais-tu à ton tour apparaître sur un album de Règne  ?

Nous n'avons pas évoqué l'idée ensemble mais si l'occasion devait se présenter, bien évidemment, ce serait avec grand plaisir.

 

11) Malgré certaines textures plus sombres, je trouve qu’il y a souvent chez Inexistence une douceur lumineuse, quelque chose de positif qui finit toujours par triompher. Qu’en penses-tu ?

C'est une très bonne réflexion ! Effectivement, même si la musique d'Inexistence se veut souvent sombre et mélancolique, il y a toujours une sorte de lumière qui perce à travers. Cette douceur lumineuse, comme tu dis, apporte une dimension réconfortante, presque optimiste. Ça nous rappelle que même dans les moments difficiles, il y a toujours quelque chose de positif qui finit par émerger. Ce contraste entre noirceur et lumière fait vraiment partie de moi et m'accompagne au quotidien. Accepter cette dualité peut vraiment aider à trouver un équilibre. C’est même, je trouve, une très belle leçon de résilience.

 

12) Envisages-tu de te produire sur scène avec Inexistence ?

De plus en plus, oui. J'ai eu dernièrement une discussion à ce sujet avec Rémy de Percidae, qui m'a un peu lancé sur le sujet. Avec un petit peu de préparation de mon côté ça pourrait clairement être envisageable. 

 

13) Je profite de cette interview pour te demander des nouvelles de Suicial Madness qui offrira prochainement « Nous sommes déjà morts ». Que peux-tu nous en dire ?

L'album est terminé et nous sommes actuellement en cours de démarchage auprès des labels. Ludovic Tournier s'est chargé du Mixage/Mastering et nous en sommes très fiers. Le résultat est vraiment au-delà de nos espérances.

 

14) Sais-tu déjà quelle direction musicale prendra le prochain disque d’Inexistence ?

L'histoire du nouvel album poursuivra le développement du royaume d'Ydgrur avec une toute nouvelle quête. Musicalement, on restera donc sur du Dungeon Synth / Fantasy Ambient avec une touche plus magique et épique qu'à l'accoutumée.

 

15) Je te laisse le mot de la fin...

Je te remercie pour cet espace d'expression. Ce fut vraiment un réel plaisir.

Childeric Thor