Condate Legacy Records, 2025
Dungeon Synth, France
Album CD
Au départ, projet confidentiel né de l’envie de son maître des lieux, le guitariste de Suicidal Madness, de cultiver son goût pour les musiques ambient et électroniques, Inexistence a su peu à peu, à coup d’offrandes toutes plus belles et poétiques, se tailler un nom au sein de la chapelle Dungeon Synth vers laquelle son inspiration enchanteresse a fini par le conduire. Si son univers tant visuelle que musical semble désormais fixé (encore que "Messe des morts" dise le contraire), le fait est que chaque nouvelle escapade permet à Psycho de peaufiner son art par petites touches. De sorte que "The Legend Of Ialantha" se révèle proche tout en étant différent de "In The Mysterious Forest" (2022) ou "The Enchanted Waterfall" (2024).
Comme son titre le laisse deviner, cet opus conte la légende d’une jeune elfe nommée Ialantha, que le musicien a imaginée. Chacune des dix complaintes correspond à une étape dans son aventure périlleuse qui l’oppose au sorcier Ralgor, avec en filigrane la lutte entre le bien et le mal, la lumière contre les ténèbres. Pour donner cette vie à cette histoire, Inexistence s’appuie sur un tapis de sonorités à la fois féeriques et médiévales, invite à un voyage aussi contemplatif que chamarré (‘A Forest Of Full Of Mystery). Le ton est parfois dansant, presque guilleret, évocateur de temps joyeux (‘The Ancient Voices’), plus mélancolique parfois (‘By A Fullmoon Light’) voire dramatique (‘The Wicked Sorcerer’) mais toujours délicat (‘Desperate Call’), suivant en cela les pas de son héroïne.
Le temps d’un titre, ‘The Gemstone Of Light’, Règne, autre artiste passionnant, le rejoint dans cette épopée d’une belle épure orchestrale. De part le personnage au centre de son récit, "The Legend Of Ialantha" baigne dans une atmosphère très féminine à laquelle participent de rêveuses harmonies lyriques et plus encore toute une palette de voix plus prégnante que d’ordinaire chez Inexistence bien qu’elle en ait toujours constitué un élément important.
En définitive, ce nouvel opus séduit par sa délicatesse de touches, envoûte par ses ambiances médiévales et illustre si besoin en était encore la maîtrise à laquelle est parvenu Psycho tant comme artiste de Dungeon Synth que comme conteur d’histoires.