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Benighted

Benighted 2007

Brutal Death Metal, France

Novembre 2007

Ah Benighted! Loin, très loin d'être inconnu du bataillon des groupes français à fort potentiel, un entretien avec le groupe au vue de la sortie d'"Icon", leur dernier méfait, s'imposait. C'est avec le guitariste du groupe, Olivier, que l'interview a eu lieu quelques minutes seulement avant que la soirée ne commence...

Même si la plupart des lecteurs de la Horde Noire vous connaissent déjà, on va passer par la traditionnelle présentation du groupe, si tu le veux bien...

Olivier: Pas de problème! Le groupe évolue dans du death metal, avec pas mal d'autres influences. On existe depuis 1998. Le groupe a sorti 5 albums, dont le dernier,Icon, qui est sorti récemment sur Osmose. Cet album a été enregistré avec un nouveau line up, on a changé de batteur... Voilà en gros pour la présentation! (rires)

Je sais que c'est particulièrement pénible pour les groupes mais bon, au cas ou... On va donc rentrer dans le vif du sujet à présent, avec la sortie de votre dernier album en dateIcon. Vous avez un concept par album...

Olivier: Ouais, on reste toujours sur la psychologie et les maladies psychiatriques, notre chanteur maîtrise bien ces domaines puisqu'il est infirmier psychiatrique. PourICP, c'était principalement sur l'enfant et les traumatismes maternels. PourIdentisick, ça tournait autour des troubles de la personnalité, de l'identité. Et pourIcon, on a fait un album concept sur la vie d'une seule personne, un psychotique. On a pris sa vie et on a fait des flash backs tout au long des morceaux. Chaque chanson raconte un moment de sa vie, dans le désordre, de sa naissance jusqu'à sa « mort »...

Tu parlais d'Osmose tout à l'heure, tu peux nous en dire un peu plus là-dessus, vous qui étiez sur Adipocere avant?

Olivier: En fait Adipocere nous a vraiment supporté dès le premier album. En fait pour la petite histoire on avait eu une bonne chronique « découverte » dans un Metallian, c'est comme ça qu'ils nous avaient repéré à l'époque. Ensuite on a enregistré 4 albums chez eux, et là maintenant Osmose nous a proposé quelque chose de très intéressant...

Le contrat avec Adipocere était terminé?

Olivier: Ouais. Adipocere a arreté les productions, du coup on n'avait plus de contrat donc a mis une « annonce ». On a envoyé des mails à nos contacts, un peu partout. Le lendemain, le patron d'Osmose, Hervé, nous a appelé et nous a proposé un contrat intéressant. On était super content car Osmose est tout de même un sacré label, avec une histoire intéressante avec pas mal de grosses pointures. Ils nous ont bien supporté et soutenu pour cet album, donc on est très content...

Toujours par rapport à Adipocere, tu n'es pas sans savoir que Christian a eu de l'actualité ces derniers temps...

Olivier: (rires) J'ai vu Christian il n'y a pas si longtemps, on est resté en super bon terme, il m'a dit que le journal avait « un peu » grossit les choses, dit n'importe quoi. Ils sont en procès actuellement. Dès que j'ai appris ça, je l'ai appelé immédiatement, il m'a rassuré en me disant que c'était des conneries. Apres je n'en sais pas plus non plus...

Parlons à présent de votre changement de line-up. Vous avez un nouveau batteur, jeune dans les deux sens du terme...

Olivier: Oui, très jeune. Il est rentré dans le groupe alors qu'il n'avait même pas 18ans. Il nous a apporté une bonne énergie avec sa jeunesse, pas qu'on soit tellement vieux mais... (rires) Disons qu'il n'est pas dans la même tranche d'âge que nous, on a tous dix ans de plus que lui, à peu près...

Comment s'est passé le recrutement, vous le connaissiez déjà?

Olivier: Et bien en fait, c'est notre sonorisateur qui l'avait auditionné pour des projets à lui. Il a trouvé qu'il avait une super bonne frappe, nous on cherchait à cette époque un batteur. Il nous a donc mis en contact avec lui, en nous précisant qu'il n'était pas encore « extrême » mais qu‘il avait un potentiel énorme... On l'a donc auditionné et ça s'est super bien passé. Il faut savoir qu'à l'époque il ne faisait pas encore de blast et co, donc il a fallu travailler, on lui a laisser une semaine pour bosser et ça s‘est super bien passé. Après par la suite on a vu qu'au fil des répètes il progressait vraiment très vite! On est vraiment très content de lui à présent, il a un jeu extrême mais aussi ce petit côté groom que l'on n'avait pas forcément trouvé chez les autres batteurs qu'on avait auditionné. Le côté linéaire, ultra blast tout le temps ne nous intéressait pas. Ç'a pas été facile de trouver ce que l'on cherchait mais on est content à présent, surtout qu'il a apporté des bonnes influences sur le dernier album...

Je n'ai pas eu l'occasion d'écouter correctement votre album encore (honte à moi, je sais!). Vous avez un invité particulier sur cet album, évoluant dans un mélange de rap/hip hop. Les premiers retours que j'ai pu lire là-dessus n'étaient pas des plus emballés...

Olivier: Ça ne m'étonne pas totalement! (rires) En fait, on a eu deux invités sur cet album, je vais te parler du plus « classique » des deux...

C'était ma prochaine question en fait... (rires)

Olivier: Ah ok! (rires) Bon et bien je me réserve alors pour la suite... Donc concernant notre invité qui fait une apparition rap, c'est une personne que l'on connaissait, il habite près de chez nous... Il bosse sur pas mal de trucs, j'ai pris contact avec lui par myspace. On avait envie d'essayer quelque chose. On avait un passage où l'on n'avait que de la basse et puis notre autre guitariste a dit qu'il y verrait bien un passage hip hop dessus. Musique d'ailleurs qu'il n'écoute pas, on n'est que deux dans le groupe à écouter du rap, le bassiste et moi. Mais bon, on a trouvé que ça pouvait bien aller sur cette partie, on a bidouillé des trucs avec lui, avec quelques samples et puis voila... On est content du résultat, après c'est sur qu'on se doutait bien que le public extrême n'allait pas forcément apprécier. Apres ça ne dure que 5 secondes, alors si les gens ne sont pas assez ouvert pour accepter 5 secondes de rap sur un morceau ultra grind... Tu sais depuis le début on a toujours été très ouvert musicalement et ce depuis le premier album. Sur le deuxième on avait un remix techno, on a déjà eu du violon sur notre musique, des breaks samba etc. On a toujours fait ça, on écoute pas mal de musiques différentes, c'est assez naturel pour nous...

Ok, et concernant donc ce fameux deuxième invité?

Olivier: Oui! Et bien en fait c'est le chanteur de DISBELIEF. C'est un groupe qu'on apprécie beaucoup, principalement notre chanteur Julien. Au départ on ne s'était pas forcément dit qu'il nous fallait un invité, et puis Julien, en faisant les paroles, voyait bien à un moment une sonorité un peu à la Obituary, avec voix éraillée. Du coup il a tout de suite pensé à Jäger de DISBELIEF. On l'a donc contacté, on ne le connaissait pas avant, super gentil il a accepté tout de suite. En plus il habite pas loin du studio où on a enregistré donc c'était cool. Il est venu et ça s'est passé "royal"! (rires) Il était impressionnant, très pro. En deux secondes, il nous faisait des trucs énormes! Après on a fait la fête, etc. c'était cool, on en garde un très bon souvenir! On se croisera surement sur des dates dans les mois à venir...

Concernant l'artwork à présent, c'est la même personne qui s'en est occupé?

Olivier: Non, y'a eu du changement. C'est vrai qu'on a tendance en principe à garder les mêmes équipes mais là on a changé. Jusqu'à présent, pour les artworks, on bossait avec notre tatoueur Nico mais on a eu l‘envie de changer pour cet album, on apprécie beaucoup les pochettes d'Avulsed, (ndlr: le dernier Kronos aussi) je ne sais pas si tu vois... Il a l'habitude de vraiment faire des trucs extrêmes. Nous concernant, on lui a dit qu'on aimait beaucoup ses/ces couleurs, son design, etc. mais que l'on ne voulait pas quelque chose de sanglant... On lui a expliqué le concept de l'album, avec ce personnage principal. La pochette d'ailleurs le représente, enfin elle montre son monde intérieur. On a été très content du résultat, de la pochette mais aussi de l‘intérieur...

J'ai remarqué, assez finalement d'ailleurs, qu'il n'y avait qu'un an d'écart entreIdentisicketIcon. La composition était vraiment votre priorité, où ça s‘est fait assez naturellement?

Olivier: Pas du tout, en fait il y a deux ans entre les deux albums parce que si tu veux on a enregistréIdentisickl'été 2005, mais il est sorti en différé avec Adipocere en début d'année 2006. Du coup, comme tu l'as dit, quand tu regardes les années, il y a un an d'écart mais pour nous, il y a vraiment eu deux ans d'écart. On a donc pas été pressés plus que ça pour la composition, composition qui d'ailleurs au passage a été plus difficile que pourIdentisick...

Parlons en justement de ceIdentisick. De mon point de vue personnel, c'est vraiment avec lui que vous avez explosé. Tu l'expliques comment? C'est dû au fait qu'il y a eu une bonne promotion, dû au fait que vous êtes un groupe qui tourne beaucoup aussi, ou tout simplement parce que c'était un album de qualité...?

Olivier: Je ne sais pas trop, c'est difficile à expliquer. Il y a surement eu un peu de tout ça... AvecICP, on avait passé un gros pallier déjà, avec le Fury Fest entre autres... Et c'est vrai qu'avecIdentisckil y a quelque chose qui s'est passé. On a eu beaucoup de demande de la part de distributeurs, distributeurs qui ne travaillaient plus avec Adipocere. Musicalement, je pense qu'Identisickest plus mature par rapport àICP, les compos sont plus efficaces, mieux réalisées. Avec le recul c'est vrai qu'avecICP, il y a des petits détails dont je ne suis plus tout à fait satisfait, qu'avecIdentisick, même avec le recul, le groupe est vraiment satisfait du résultat, que ce soit au niveau des compos ou de la prod...

Vous aviez sorti une édition collector, avec un DVD à l'intérieur où l'on pouvait y voir une sorte de clip studio report. Pourquoi cette démarche? Pour se rapprocher de vos auditeurs...

Olivier: Comme tu me le disais tout à l'heure, on est un groupe qui tourne beaucoup, la scène est vraiment quelque chose que l'on apprécie. On voulait justement avoir une trace par rapport à ça. Ça nous faisait aussi plaisir de montrer certaines personnes sur le DVD... Alors après c'est sans prétention, c'est quelque chose de relativement artisanal, fait avec peu de moyens.

Parlons en de la scène, Benighted est un groupe qui prend vraiment son pied en live, votre meilleur souvenir?

Olivier: On a de nombreux bons souvenirs mais récemment c'est vrai qu'il y a eu le VS fest. Je ne sais pas si tu connais le webzine "Violent Solutions", c'est un gros webzine parisien. Le festival était vraiment énorme, avec d'excellents groupes comme Klone, Aborted, Kronos, Hacride, etc. Ce fest était vraiment énorme, je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais les gens ont pété un plomb. 10 minutes après avoir fini notre set, on rangeait notre matos, le public nous applaudissait encore... C'était vraiment un truc de malade! Pourtant ç'avait mal commencé, on avait niqué notre camion sur la route, on n'était pas sûr de jouer puisque la moitié du groupe n'était pas encore arrivée, etc. mais bon ça l'a fait...

J'imagine qu'avec le nombre de concerts que vous faîtes il y a aussi des souvenirs moins bons... Rien de péjoratif, mais c'est souvent un sacré bordel avec vous sur scène (ndlr: je ne pouvais pas mieux dire au vue de leur prestation qui allait suivre!), il n'y a jamais eu trop de débordement?

Olivier: Non, ça ne me gêne pas du tout. C'est vraiment un putain de plaisir de partager ces moments avec le public. Les mauvais souvenirs que j'ai seraient plutôt avant les concerts, quand on nique notre camion. C'est arrivé deux fois l'année dernière!

Et concernant cette tournée avec KRONOS et RECUEIL MORBIDE, comment se passe-t-elle?

Olivier: Et bien écoute super bien! C'est la quatrième date ce soir. Ça a super bien commencé, y a eu du monde à chaque fois et puis tu sais c'est des dates entre potes donc c'est cool. On apprécie autant leur musique que le public! Pas mal de fatigue, on fait beaucoup de van mais bon...

Vous avez beaucoup de dates encore?

Olivier: On a dix dates en tout, il nous en restera 6 après...

L'avenir du groupe, vous le voyez comment?

Olivier: Et bien là on va tourner beaucoup, l'album sort maintenant donc on va essayer de le promouvoir au maximum sur scène. On espère après faire une tournée plus grosse, avec l'aide d'Osmose. On est en train de nous proposer des choses, pourquoi pas avec une grosse tête d'affiche, on verra après comment ça va se concrétiser. On fera aussi peut-être un clip à la fin de l'année, on est en train de chercher avec quels morceaux et quelles personnes on pourrait bosser... On n'est pas prêt de se reposer en gros! (rires)

Je pense avoir fait le tour. Je te remercie pour ta disponibilité et pour ces réponses. Je te laisse le « traditionnel » mot de la fin...

Olivier: Merci à toi et bon concert!

Caedes