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Impure Wilhelmina

Impure Wilhelmina

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Novembre 2008

Votre humble serviteur en a fait des interviews... mais des comme celle-ci: jamais! Les mecs d'Impure Wilhelmina se sont prêtés au jeu des questions-réponses à plus de 3 heures du mat', et ce, dans un bunker nucléaire suisse! Alors même si les conditions étaient plus que "particlières", la Horde Noire se devait d'en savoir un peu plus sur eux et ce phénoménal nouvel albumPrayers and Arsons! Et ce n'est pas la prestation du VnV Festival faîte quelques heures avant qui me contredira: Impure Wilhelmina a sorti un grand, très grand album en cette année 2008! Voici le résultat de cette interview, ou la bonne humeur et l'alcool (en très petite dose évidemment) ont été de la partie! Bonne lecture!

1) On ne présente plus Impure Wilhelmina... depuis bien longtemps dans la scène. Tout d'abord, "Prayers And Arsons" vient 3 ans après votre album précédent, un choix de prendre du temps, de totalement finaliser les morceaux ? Où l'attente est dû au label que vous ne trouviez pas ?

Michael: Non en fait le problème, c'est qu'après avoir enregistré « L'Amour, La Mort, L'Enfance Perdue... », Thierry et David ont quitté le groupe. Il y avait donc un nouveau line-up à faire, ça prend du temps. Et on a trouvé Mario et Alex, on a pris le temps qu'il fallait pour retrouver un bon feeling...

2) Votre album est déjà disponible sur internet en version non-masterisée... Quelle réaction vous avez là dessus ?

On a envoyé plein de versions non masterisées à des labels (on n'avait pas le mastering à ce moment là). On n'a pas eu de réponses mais par contre certaines personnes ont mis ça sur internet... On s'y attendait un peu... D'un coté je m'en fous un peu, et puis bon, on est impuissant de toute façon...

3) Que pensez vous du téléchargement en général ?

Disons que c'est autre chose... En fait je me suis demandé si cela valait la peine de faire un truc matériel pour le nouvel album, pourquoi pas le mettre juste en téléchargement... Finalement on a décidé...
Mathias: C'est pas grave... Ça fait juste un peu chier. Pour notre album, c'est une version non masterisée qui circule, donc ça fait chier... Mais c'est pas dramatique.

4) Revenons sur l'album, on sent une évolution à travers les années... De moins en moins lourd depuis "Undressing Your Soul", une part de mélodie qui prime de plus en plus. Evolution volontaire, naturelle ?

Michael: Ça vient... naturellement. Je crois que je vieillis en fait. (rires) Je fais souvent du hard tout seul, et je me rends compte que je braille de moins en moins... Tout le monde dit plus de Hard, plus de Black... évidemment ! Mais bon en fait c'est l'inverse... Enfin, disons qu'il faut essayer de faire ça naturellement.

5) A quoi faut-il s'attendre avec ce nouvel album ? On arrive très difficilement à classer Impure Wilhelmina dans un style précis. Un groupe de Hard Suisse ?

C'est hors de Suisse que l'on dit ça de nous... On n'est pas un groupe de Hard Suisse, ça ne veut rien dire, on est un groupe de Hard... On est de Suisse parce qu'on connaît les Rorcals... Et dans ce cas on est de Genève! ...Parce que les lausannois c'est tous des pédés de toute façon ! Tu viendrais d'Australie, tu dirais : t'es un groupe australien... ça veut pas dire grand chose. C'est vrai que les gens ont l'image, le Hard Suisse, ce machin incroyable... Bien sur, tous ces groupes suisse ont les mêmes connexions, et jouent dans les mêmes endroits etc... Mais c'est normal, qu'on se rencontre... A part ça, chacun fait son Hard. Les influences sont pratiquement les mêmes pour tout le monde, et chacun fait son truc comme il veut, c'est le plus important...

6) On trouve dans votre musique des paroles plutôt marquantes.. C'est important pour vous l'écriture, qui s'occupe de ça, Michael ?

C'est moi qui les écrit. Je trouve ça important oui... Tu sais j'ai appris l'anglais avec des paroles de Hard, plus qu'à l'école. Pour moi c'est n'importe quoi les mecs qui disent que les paroles c'est juste un instrument en plus... Donc voilà, j'essaye d'écrire des trucs qui me touchent...

7) Que voulez vous faire passer avec ces paroles ? On sent beaucoup de mélancolie, de fatalité, sur la vie, les gens... Sur "Bleed Alone", "The Rope" notamment, plus marqués, mais aussi dans la globalité.

Non, y'a pas de messages particuliers, je ne crois pas... Pour "Bleed Alone", voilà... c'est juste que... Y'a trop de monde autour de cette table pour parler des paroles ! (rires) A part ça je ressens toujours des trucs... et c'est vrai que les trucs mélancoliques ça me plait, et voilà...

8) Comment se passe le principe de composition chez vous ?

Christian: Souvent c'est moi qui donne les trucs quand même...
Mathias: Il fait tout... Il arrive avec tout, et puis il fait : « si ça vous plait pas, on peut peut être essayer de... » Et bon, au final... (rires)
Christian: C'est la merde quoi...
Michael: En fait je fais tout et puis ils osent pas dire non ! (rires)
- Parce que c'est tellement bien...
- Tellement chiant...
- On a essayé de faire des trucs nous... mais on y arrive pas alors bon...

9) Vous avez donc galéré pour trouver un label pour ce dernier album, racontez nous un peu ce qu'il en a été, et pourquoi finalement, choisir Get A Life Records, qui est, on le rappelle, LE label suisse du hard ?

- Ouais, ce n'est pas un choix en fait...
Christian: C'est en Suisse, ça compte beaucoup, si on a besoin d'un paquet de CD, on peut se déplacer...
Michael: Il y a 6 mois, Joël (de Get A Life Records) nous a contacté. Et puis bon, on a quand même essayé, on a envoyé notre musique à des labels... et voilà. Pour tous les groupes c'est le même problème, tu fais ta musique le mieux que tu peux, et au final... tout le monde s'en fout. Y'a trop de groupes, trop de sorties...
- Les gens ils aiment bien les vieux trucs...
- Bruno (de Rorcal): Les gens ils aiment bien écouter de la merde...
- J'ai discuté avec des gens, ils aiment bien quand on joue les vieux morceaux.
- Michael: Nous on adore les nouveaux morceaux et on les joue... C'est vrai qu'on est un groupe qui a touché des gens, et qu'ils veulent voir ça sur scène aussi. C'est pas comme si on avait fait un seul album... C'est vrai qu'il y a un décalage. On fait peu de concerts, on fait des concerts courts aussi. Je suis toujours assez frustré, parce qu'il y a toujours plein de morceaux que j'aimerais jouer et que les gens aimeraient entendre... Je me sens un peu gêné par rapport à ça aussi... Mais bon c'est un peu comme Neurosis ce soir...
- Non mais les mecs ils sont là, ils disent, ouais c'est hyper bien, c'est cool... Mais bon ils préfèrent les anciens...
- Mathias:... aussi parce qu'ils les connaissent ! Tu préfères toujours entendre les morceaux que tu connais.
- Michael: C'est vrai que ça fait un moment qu'on joue les morceaux du nouvel album, sans que les gens les aient écouté sur disque... C'est aussi ça. Peut-être que dans deux ans, ce sera la même chose avec ce disque ! (rires)

10) Que représente le live pour vous ? un moyen différent d'exprimer, de vivre votre musique ?

- C'est dur... C'est de plus en plus dur de faire des concerts... J'aime bien, mais on me dit qu'on a jamais un bon son en fait. Moi ça me touche beaucoup, quand je fais des concerts, je me donne au maximum... Après y'en a qui disent qu'il y avait pas un bon son, d'autres que c'était cool. Au final, je ne sais jamais quoi en penser ! On a jamais la même sensation. C'était pas mal ce soir... A part la dernière chanson peut-être...
- Il a commencé à pleuvoir quand on a joué, pluie torrentielle, vent...
- Ah c'est pour ça qu'il y avait autant de monde ! (rires)
- Mathias: Le live c'est spontané, en studio... c'est autre chose, c'est plus du travail.
- Michael: Après ça dépend des morceaux aussi... En plus sur des grandes scènes comme ce soir, je ne sais jamais où me foutre. On sais jamais comment un concert va se passer, c'est impossible à dire. On pense que c'est nickel, organisé et tout, et ça foire... Ceci dit, je suis en train de me rendre compte qu'à chaque fois que vous nous posez une question c'est une réponse du type « on sait pas vraiment... » ! (rires)

11) La fatigue et l'alcool ne doivent pas aider ! Quelles sont vos influences, vos préférences musicales ?

- Michael: Sébastien Tellier...
- Mathias: Non, non! (rires)
- Christian: En fait Michael, il écoute ce que sa copine écoute, il faut le savoir! (rires)
- Michael: Non mais on aime le Hard... disons que j'aime le hard mélodique ! In Flames c'est bien...c'est pourri aussi, mais bon ! A part ça, Neurosis j'écoutais ça y'a 10 ans, je trouvais ça hyper bien. C'est le genre de groupe où tu te dis tiens, je veux faire pareil. Quand j'étais jeune, j'écoutais aussi des groupes super techniques... pffff moi j'y arrive pas! Et puis y'avait des groupes qui jouent plus lentement... mais avec plus d'âme aussi, une autre approche au final. Alors disons Neurosis, du Doom aussi... Depuis y'a peu de choses qui m'ont influencé. Ce qui m'a influencé, c'est la manière de jouer, voir des groupes sur scène. Je pourrais pas dire aujourd'hui : « tiens ce truc m'influence... ». Je pourrais plus dire : « Tiens ça c'est cool ! Qu'est ce que je pourrais bien leur piquer ? ». (rires)

12) VNV ? Suisse, grande famille ?

- J'y vais depuis 2 ans... et c'est cool ! Je voyais ça jusqu'à présent comme un festival avec que des groupes suisses, et au final on se rend compte qu'on a vite fait le tour. A Genève on se connaît tous, à Lausanne je les connais aussi...
- Christian: En Suisse alémanique par exemple, on n'y connaît absolument rien du tout... c'est hallucinant ! C'est parce qu'on s'y intéresse pas non plus, faut l'avouer...
- Bruno (toujours le même, celui de Rorcal) : Normal, ils font de la merde ! (rires)
- Mario: Je crois qu'au final il y a un désintérêt naturel et commun...
- Christian: On a joué à Zurich il y a quelques temps, y'a des gens là-bas qui ne connaissaient pas Knut...

13) C'est cool de jouer avec Neurosis ou vous vous en foutez ?

- Michael: Non mais c'est hyper cool !
- On a faillit pas jouer en plus aujourd'hui... Puis on a appris l'affiche, c'était la cerise sur le gâteau !
- C'est un festival après, ce n'est pas comme si on jouait avec ! Enfin ce qui est sûr, c'est que c'est vraiment cool d'être sur une affiche aussi incroyable!
- Pouvoir jouer le même jour avec un groupe aussi gros... Qui a marqué notre jeunesse... dépravée...

14) Les différents projets pour la suite ?

- Michael: La tournée... L'album... Voir ce qui va se passer. Se faire distribuer en Angleterre aussi. Y'a le CD à sortir, essayer de jouer par ci par là. Puis personnellement j'ai des nouvelles compos qui sont... que j'aime bien on va dire ! (rires) Mais pour l'instant j'ai rien montré aux autres encore alors...

15) Et par rapport à Vancouver, de l'actualité dans les mois à venir ?

- Michael: C'est au point mort pour le moment. Je ne sais pas, c'est compliqué. Je suis le genre de gars qui ne laisse pas de nouvelles pendant un moment.... Disons que Vancouver, je fais ça de temps en temps... J'aimerais bien qu'on se lance dans la composition d'un album, à voir...

Caedes & Anorexorcist